25
novembre 2016
Colloques
Paris, Philharmonie de Paris
Au cours de l'été 1976, simultanément aux États-Unis, en Australie et dans de nombreux pays d'Europe, de nombreuses formations musicales sont brutalement désignées dans la presse, ou s’auto-désignent comme punk, un terme argotique synonyme de vaurien, voyou, pourri, sans valeur. Défini par Dick Hebdige comme un amalgame contre nature, ces groupes ont en commun de vouloir faire table rase de l’histoire du rock au moyen d’une musique qui revendique la simplicité, de textes qui se moquent des conventions sociales et politiques, et une attitude énergique et provocatrice. Dans la France de Giscard, l’explosion punk, marquée dès l’été 1976 par le festival de Mont-de-Marsan, prend à revers la morosité ambiante et clame son refus de l’ennui. Le mouvement, dont l’absence de perspective revendiquée s’incarne dans le slogan No Future, trouve un premier achèvement en 1978, lorsqu’une grande partie de la scène occidentale disparaît, débordée par le succès de nouveaux courants musicaux. Pour autant, la dynamique punk trouve un second souffle : elle se cristallise autour de sons musicaux plus durs, de textes plus engagés politiquement et de codes vestimentaires inédits, réinventant jusqu’à nos jours le son et l’être punk. L’étude de cette histoire en recomposition, de ses paradoxes, de ses forces et de ses fragilités constitue la problématique centrale de ce colloque. Il s’agira de revisiter la pertinence des périodisations et des ruptures qui définissent et organisent quarante ans de scène punk en France, de dépasser le spectre d’un phénomène réduit à l’évidence culturelle anglo-américaine et d’étudier comment s’élaborent et se négocient les frontières entre une culture hégémonique et une culture restreinte de la subversion.
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novembre 2016