Le punk n’est-il qu’un phénomène urbain ? Ne concerne-t-il que quelques grandes villes en France ou bien la musique et son cortège de projets ont-ils pu émerger et se diffuser à des échelles et selon des modalités beaucoup plus variées, pour atteindre bourgades et campagnes ? Quelles réalités recouvre le punk au-delà des grands centres urbains et selon quelles dynamiques se sont développées les scènes du punk en France ? S’il est indéniable que Paris, Lyon, Bordeaux, Rennes, Rouen et les grandes métropoles françaises représentent des foyers de création et de bouillonnement, l’histoire du punk s’est également écrite à Fumel, à Montaigu ou à Mont-de-Marsan. Cette vie musicale foisonnante relève en outre de trajectoires et de projets individuels ou collectifs sensiblement différents qu’il s’agira d’identifier, de répertorier et de discuter : projets associatifs, parcours personnels, départ vers la ville et/ou retour à la terre, déplacements ou création des scènes en fonction des opportunités artistiques et des conditions de création et de production de la culture, invention de festivals, naissance de regroupements et/ou de communautés liés à des projets et/ou des événements spécifiques. Cette journée d’étude souhaite ainsi interroger l’émergence et l’essaimage du punk au prisme des ancrages géographiques, des formes de circulation, des transferts culturels et plus généralement des processus sociaux et culturels qui ont pu participer à inscrire la musique dans des formes de territorialisation contrastées.