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septembre 2023
Rencontres locales
Dans les années 1970, la Corse n’est pas épargnée par la déferlante rock. La fi gure tutélaire du jeune Henry Padovani, le premier à être parti de l’île, trace le sillon en inspirant toute une génération de jeunes corses. C’est ensuite, dans les années 1980, la trajectoire de Speedo (Érick Bonavita), étoile filante du punk, dont les fulgurances entre la Corse, le Continent et l’Angleterre ne cessent d’éclairer l’aventure punk. Une autre figure initie toute la jeunesse insulaire au Rock: Shadock, DJ mythique de la boîte le Castell à Folelli, animateur de radio et disquaire.
En 1982, le mouvement punk corse s'éteint et laisse la place à une nouvelle génération rock qui subit de plein fouet les ravages de l'héroïne : les survivants de cette époque chercheront à fuir l'île et son climat politique tendu et violent. Un groupe se lance pour la première fois dans le rock chanté en langue corse, Reffi ca, qui fait la première partie du groupe I Muvrini lors des journées internationales nationalistes à Corte en 1986.
Dans les années 1990, place à un son plus hard rock et métal, avec Hydra, Toxic Twins, ou gothique et bat-cave avec le groupe Nothing Else, ce qui n’empêche pas d’autres groupes au son rock plus classique de tourner dans l’île, comme Emotif, Exclusif ou Tapage nocturne. Dans les années 2000, le rock se renouvelle. L’Île résonne des accords de Propagandas, puis elle bruisse des sonorités puissamment « anarchiques » de Vindetta, groupe « métalohardopunk » qui mélange plusieurs styles. Au même moment surgit le punk oï de Skinkorse, maniant à l’envi l’humour et l’autodérision au cœur de leur auto-proclamé rock apolitique corse : Docs, bretelles & fi gatel !, I Murge I Nik ; Bière, baise et Bastia ! D’autres groupes émergent comme Osmoze, Ghostone, Mean Bone, Bande à Part, Qui, ou encore les Varans. La génération riacquistu avec I Cantelli, groupe formé autour de Pierre Gambini, ou encore Altru versu, fait grincer les guitares sur des textes en langue corse.
De 2010 à aujourd’hui, les Casablanca Drivers, Shangri-la, We see hawks, Acid Child, No Futal et les tout jeunes The G ou Panzetta Paradise prolongent cette histoire. Ces journées d’étude consacrées à l’histoire du punk en Corse s'intéresseront à la singularité des scènes locales et régionales, entre villes et villages, et elles éclaireront les jalons culturels, historiques, politiques et sociaux qui marquent leurs développements. Elles permettront également de questionner la réalité de la notion même de « scène punk corse » en éclairant bien au-delà des groupes, la place et le rôle des disquaires, des fanzines, des festivals, des orgas et des collectifs, des radios libres, et plus largement des réseaux de diffusion ou l’engagement des publics. Elles permettront d’étudier les relations ou les tensions qui définissent les ancrages locaux et régionaux du punk corse, à l’intérieur de l’Île, mais également entre la Corse et le Continent, entre la Corse et le pourtour méditerranéen. Elles considéreront enfi n les projections potentielles de la scène punk Corse dans le monde. E viva u Punkacquistu, rock, pulenta et figatellu !
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