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November 2023
Lexique franco-punk
Olivier Penot-Lacassagne
« Le Rock possède toujours deux visages, écrit-il. En Phrance, l’un est hideux et l’autre d’une beauté sauvage. Dans le premier cas […] c’est une variété dépoussiérée […]. C’est le triomphe de tout ce qui végète. […] Le second visage du Rock phrançais est au premier ce qu’une étincelle de vie peut être à un amas de chairs putrides ». Rock & Folk à nouveau, à partir de janvier 1973, avec une rubrique intitulée « Trash ». « Deal et connection, curiosité ignorée, accusations perverses, romance et punkitude au premier degré (premier usage, encore flottant, du mot en terre française) » en sont les thèmes privilégiés. Dans ce même numéro, il publie « Je chante le rock électrique », où il constate que l’apparition des « mutants électriques » est le symptôme d’un reflux du militantisme et des idéologies : « Fatigués d’écouter des prêcheurs attardés […], les Enfants Électriques ont chaussé des bottes et escarpins à hauts talons dorés, gagnant ainsi en taille ce qu’ils avaient perdu en illusions ». Créant dans ses articles le personnage d’Ève Punk, puis celui d’Orphan, il impose « la marque dandy de son formidable écart », selon la formule de Serge Kaganski. Car Adrien est moins un journaliste intuitif qu’un écrivain qui invente un langage et éclaire son époque. Avec les mots « after-punk » et « novö », il signale précocement la déchéance du punk et les renaissances musicales qui suivent. Son livre NovöVision, publié en 1980, en est la quintessence. Éloignements répétés, Adrien s’isole peu à peu. Quelques chroniques dans un Rock & Folk fatigué, entre octobre 1988 et mai 1990, puis la publication d’Une Apocalypse rock en 2000 brisent ce silence huysmansien.
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November 2023