10
décembre 2016
Rencontres locales
Toulouse, Les Abattoirs
Dès 1976, le punk est en France un phénomène total. La montée de sève qui propulse sur scène des groupes à peine formés et déjà célèbres à l’échelle de leur quartier, de leur ville ou de leur région montre combien le mouvement ne se limite pas à un phénomène parisien, même si la capitale constitue un centre de gravité qui attire où au contraire qui suscite méfiance et défiance. La création du premier festival punk de l’histoire à Mont-de-Marsan (1976), la notoriété de bastions locaux comme Fumel ou la reconnaissance d’identités régionales autour d’un punk basque, breton ou normand, le dynamisme des scènes locales et régionales qui s’inventent et se réinventent au fil du temps invitent à questionner ces enracinements locaux tant au point de vue de leur originalité géographique et culturelle que du point de vue des tensions entre centre et périphérie, voire entre régions. L’objectif de la journée, la première consacrée à une scène locale, est donc de souligner l’importance accordée à la question des identités locales ou régionales, et à celle de leurs résonances musicales ou militantes. Elle veut également mettre en exergue la question de l’essaimage du punk au-delà de la capitale et interroger la capacité de cette musique à faire sens loin de Paris. Il s’agira donc d’éclairer plus particulièrement l’activité punk dans la ville et dans la région de Toulouse (musiciens, créateurs, artistes, gens de radio, magasins de disques, organisateurs de concerts, labels, etc.), de questionner la spécificité et l’identité propre du punk toulousain et de susciter des études autour des transferts culturels qui participent éventuellement d’une traduction du punk à l’échelle locale.
10
décembre 2016